LA 'ZONE BULLE'

1er Nov. 2017

par Dr.  Laura Lewis

Cette semaine, j'ai eu l'occasion de m'entretenir avec un correspondant de la CBC au sujet de la récente loi sur la "zone bulle" (Projet de loi 163, Loi sur la protection du droit des femmes d'accéder aux services d'avortement, 2017.), adoptée le 25 octobre par l'Assemblée législative de l'Ontario.

"Notre gouvernement croit que chaque femme de l'Ontario a le droit de prendre des décisions concernant ses propres soins de santé - et elle mérite de le faire librement, sans crainte. Cette loi envoie un message clair : nous défendrons toujours le droit des femmes de choisir. " Yasir Naqvi, Procureur général

"Cette loi, qui permet de créer des zones de sécurité autour des installations, des bureaux et des domiciles des fournisseurs de services d'avortement réglementés, confirme le droit des femmes de choisir. Les femmes de l'Ontario auront enfin un accès sûr et égal aux services d'avortement, sans harcèlement, intimidation ou violence. Cette loi démontre l'engagement de notre gouvernement envers la sécurité, l'égalité et l'autonomie des femmes en Ontario. " Indira Naidoo-Harris, Ministre de la Condition féminine

Le droit des femmes de choisir, de choisir sans crainte ni intimidation - je suis d'accord avec cela. Cependant, j'ajouterais que une femme doit également pouvoir bénéficier d'informations précises, d'un soutien pratique et des encouragements dont elle peut avoir besoin pour bien faire son choix.. All les femmes devraient avoir le droit d'être protégées contre le harcèlement et de disposer d'un lieu sûr pour faire un choix éclairé.

Je pense que le projet de loi 163 offre une opportunité de parler de l'autre facette du harcèlement et de l'intimidation - la pression que subissent de nombreuses femmes pour se faire avorter alors qu'elles ne le souhaitent pas. Si nous devons parler de la protection des femmes, parlons aussi de ces femmes. Elles ont aussi besoin de protection.

La discussion de la Zone bulle représente une ouverture dans le dialogue sur l'avortement, une conversation que beaucoup d'entre nous attendent depuis des années. C'est une opportunité de pouvoir être en désaccord, de manière agréable. Cela s'inscrit certainement dans le contexte d'une culture diversifiée et inclusive.

Je ressens que l'entretien avec la CBC n'a pas bien transmis mon point de vue. Et pourtant, je suis toujours reconnaissante d'avoir eu l'occasion de partager un point de vue différent, un point de vue qui est malheureusement soit mal représenté, soit pas du tout représenté. Je suis toujours reconnaissante de pouvoir dire la vérité sur les centres de soins de grossesse et le besoin qu'ils remplissent dans nos communautés, et d'élargir le dialogue sur l'avortement... même si ce n'est qu'une conversation à la fois.

Il y a beaucoup de travail à faire. Les centres locaux d'aide aux femmes enceintes jouent un rôle essentiel en donnant véritablement aux femmes les moyens de faire un choix éclairé. Les centres d'aide aux femmes enceintes comblent un vide unique au Canada - un endroit sûr où les femmes et les hommes peuvent recevoir des informations précises et un soutien affectionné lorsqu'ils sont confrontés à une décision de grossesse non planifiée. Nous sommes ensemble pour protéger les droits de ces femmes et de ces hommes. Merci de vous tenir à nos côtés.

Laura Lewis, MD, CCFP

Directrice Générale d'Assistance Grossesse Canada