Janvier 2025
Dr. Laura Lewis
L'importance des données sur l'avortement
Financement de l'avortement. Suivre les chiffres et évaluer l'impact.
Le 28 janvier, CTV News a publié un article, vraisemblablement pour susciter des inquiétudes quant à la perte potentielle de millions de dollars de financement pour l'accès à l'avortement.[1] Les chiffres rapportés indiquent qu'Abortion Care Canada, un groupe dont l'objectif est d'aider les personnes à accéder aux services d'avortement, a reçu 2,2 millions de dollars de financement gouvernemental depuis 2021. L'année dernière, ce financement a permis à 450 personnes d'obtenir un avortement.
Lorsque l'on considère le choix reproductif et l'utilisation des fonds publics, il est raisonnable de se demander quel soutien financier est disponible pour les personnes aux prises avec une grossesse inattendue qui ne veulent pas avorter ou qui sont aux prises avec une détresse émotionnelle après un avortement.
La vérité est que très peu d'argent des contribuables est directement consacré à l'aide à ces femmes et familles vulnérables. La majeure partie de l'aide financière provient de dons de bienfaisance aux centres locaux de soins aux femmes enceintes, mais le gouvernement libéral a menacé de réduire le financement de ces organisations en leur retirant leur statut d'organisme de bienfaisance, ce qui les priverait de leur principale source de soutien financier. Cette décision est fondée sur des informations erronées et sur un manque de recherches et de données précises.
Les alternatives à l'avortement ont grand besoin d'être soutenues. En 2023, le réseau d'Assistance Grossesse Canada - qui comprend 81 centres de soins de grossesse et des services de soutien en ligne - a aidé plus de 48 855 clientes. Parmi celles-ci, 7 980 clientes ont reçu un soutien matériel, 2 066 bébés sont nés, 1 481 personnes ont bénéficié de programmes d'aide à la parentalité et 481 ont reçu des soins après l'avortement. Des milliers d'autres personnes ont bénéficié d'appels téléphoniques, de messages textuels et d'un accès à des ressources en ligne. Cet incroyable soutien vital a été offert gratuitement et financé par des dons caritatifs.
Conséquences émotionnelles de l'avortement. Suivez les données.
Ce mois-ci, une étude du Dr David Reardon a été publiée dans le Journal of Psychosomatic Obstetrics & Gynecology concernant le risque élevé de suicide chez les femmes ayant subi un avortement[2].[2] L'étude a porté sur 2 829 femmes américaines âgées de 41 à 45 ans qui ne connaissaient pas l'objet spécifique de la recherche. Les participantes ont été interrogées sur leurs antécédents de tentatives de suicide et leurs expériences en matière de procréation. Sur la base de leurs antécédents en matière de procréation, on leur a ensuite demandé d'évaluer comment les résultats de leur grossesse - s'il y en avait eu - avaient contribué aux pensées suicidaires, aux comportements autodestructeurs ou aux tentatives de suicide.
Les résultats ont été frappants. Les femmes ayant subi un avortement étaient deux fois plus susceptibles d'avoir tenté de se suicider que les autres femmes, en particulier si elles avaient subi un avortement forcé ou non désiré.
Prenez un moment pour vous imprégner de ces résultats.
La recherche conclut que "l'exposition à l'avortement, en particulier lorsque l'avortement est contraire aux valeurs et aux préférences de la femme enceinte, peut contribuer à des taux plus élevés de tentatives de suicide, de pensées suicidaires et de comportements autodestructeurs. Ces résultats devraient être utilisés pour améliorer le dépistage et le conseil avant l'avortement ainsi que les soins après l'avortement".[3]
Pour les personnes travaillant dans les centres de soins aux femmes enceintes, les résultats de cette recherche ne sont malheureusement pas une surprise. Ils ont été témoins des conséquences émotionnelles de l'avortement. Ils ont constaté que de nombreuses femmes choisissent l'avortement non pas par préférence, mais en réponse à des pressions extérieures, à des circonstances difficiles ou à un manque de soutien.
Des conclusions fondées sur des données.
Nous devons examiner les données concernant l'avortement et les conséquences émotionnelles qui peuvent en résulter. Il est temps que la recherche, et non les hypothèses, détermine les décisions de financement sur la meilleure façon de soutenir les femmes en crise.
Le choix en matière de reproduction doit inclure des alternatives viables à l'avortement.
L'avortement n'est pas une procédure anodine.
La prévention du suicide doit prendre en compte tous les facteurs qui y contribuent.
Les données relatives à l'avortement sont importantes. Elles doivent éclairer la manière dont nous apportons notre soutien et dont nous allouons les ressources pour servir au mieux les femmes et les familles vulnérables, tant dans notre pays qu'à l'étranger.
[1] La Presse Canadienne. 2025. "Canadian Abortion Group Says It May Have to Shutter After Losing Government Funding" (Le groupe canadien pour l'avortement dit qu'il pourrait devoir fermer ses portes après avoir perdu le financement du gouvernement). CTVNews, 28 janvier 2025. https://www.ctvnews.ca/canada/article/canadian-abortion-group-says-it-may-have-to-shutter-after-losing-government-funding/.
[2] Reardon, D. C. (2025). Suicide risks associated with pregnancy outcomes : a national cross-sectional survey of American females 41-45 years of age. Journal of Psychosomatic Obstetrics & Gynecology, 46(1). https://doi.org/10.1080/0167482X.2025.2455086
[3] Ibid.
Si vous avez besoin de parler à quelqu'un d'une grossesse inattendue et que vous souhaitez obtenir des informations précises sur les possibilités qui s'offrent à vous, consultez notre site web : https://pregnancycarecanada.ca/looking-for-help/. Vous pouvez trouver un site un centre d'aide à la grossesse près de chez vous ou entrer en contact avec quelqu'un en ligne qui peut vous aider. Nous sommes là pour vous.
