La pilule abortive pour l'inversion ou le sauvetage

La pilule abortive pour l'inversion ou le sauvetage

13 juin 2018

par Dr. Laura Lewis

La pilule abortive, connue sous le nom commercial de Mifegymiso, est disponible pour les femmes canadiennes depuis janvier 2017. Utilisée depuis de nombreuses années dans le monde entier, elle a été considérée comme un service nécessaire pour les femmes de notre pays - une solution facile et accessible à une grossesse non désirée.

Ce régime à deux pilules a été prescrit par des professionnels de la santé dans tout le Canada et est désormais financé par la plupart des régimes d'assurance-médicaments provinciaux. Les défenseurs de l'avortement se sont ralliés à cette idée, la présentant comme une solution pour les femmes vivant dans des régions isolées et n'ayant pas accès à l'avortement chirurgical.

Mettant de côté les divergences de vues sur la valeur de l'enfant à naître, permettez-moi de dire que cette "solution" n'est pas une solution rapide et facile pour les femmes vivant dans des zones reculées (ou urbaines), et ce pour de nombreuses raisons - l'une d'entre elles étant le besoin fondamental de soins médicaux d'urgence si une femme a besoin d'aide en cas de complication. Il est erroné d'exagérer à la mère les risques liés à la prise de la pilule abortive. Il est tout aussi erroné de minimiser la possibilité de complications graves, voire mortelles, telles que des saignements abondants et des infections, en présentant la pilule abortive comme une solution rapide, à faire soi-même et en privé.

Mon objectif n'est cependant pas de mettre en évidence les préoccupations que je nourris à l'égard de la pilule abortive, qui sont nombreuses, mais plutôt de présenter un autre acteur sur la scène - l'inversion de la pilule abortive ou le sauvetage de la pilule abortive (APR). L'APR, développé aux États-Unis, offre un espoir aux femmes qui commencent l'inversion dans les 72 heures suivant la prise de mifépristone (le premier médicament), comme le souligne une récente étude d'observation publiée dans la revue Issues of Law & Medicine Volume 33. Issues in Law & Medicine, volume 33, numéro 1, 2018.

Une mise en garde s'impose : Bien que la pilule abortive inversée/sauvetage offre un certain espoir aux femmes qui changent d'avis, il est important qu'elle ne soit pas considérée comme une "porte de sortie" facile pour les femmes qui entament le processus d'avortement avec incertitude.

Les Médecins canadiens pour la vie contribuent à la mise en place de l'inversion de la pilule abortive pour les femmes au Canada. Leur site web contient des informations pratiques à l'intention des patients et des médecins. Vous trouverez ci-dessous des extraits de leur site.


"Information pour le patient :

La pilule abortive, appelée Mifegymiso au Canada, est composée de deux médicaments différents. Si vous avez pris le premier médicament, la mifépristone (également appelée Mifeprex), il y a moins de 72 heures et que vous n'avez pas encore pris le second médicament, le misoprostol (également appelé Cytotec), vous pouvez peut-être préserver la grossesse si vous agissez rapidement.

Le premier médicament que l'on vous a administré, la mifépristone, bloque l'hormone naturelle progestérone qui est nécessaire pour nourrir et maintenir votre grossesse. Le second médicament, le misoprostol, prépare le col de l'utérus et déclenche le travail[1]. Si vous n'avez pas encore pris le second médicament, le processus d'inversion de la pilule abortive vous fournit de la progestérone supplémentaire qui agit pour contrer et inverser les effets du premier médicament que vous avez pris.

Ce processus "d'inversion" n'offre aucune garantie de succès. Toutefois, en septembre 2017, plus de 300 bébés sont nés avec succès de mères ayant subi le processus d'inversion et aucune malformation congénitale n'a été enregistrée[2].

Si vous n'avez pris que le premier médicament, la mifépristone, et que vous ne prenez pas le deuxième médicament, [3] la prise de progestérone dans le cadre du processus d'inversion de la pilule abortive dans les 72 heures suivant la prise de mifépristone peut augmenter les chances de réussite de la grossesse à 55 % et peut-être même à 60-70 %[4].[4]

Plus d'informations ici


Il existe des règles concernant les cas où la pilule abortive ne doit jamais être prescrite. L'une de ces règles est qu'elle ne doit jamais être prescrite à moins qu'une femme ne soit sûre à 100 % de vouloir mettre fin à sa grossesse. À tous les prescripteurs qui lisent ces lignes, sachez que c'est précisément dans cette situation que votre un centre d'aide à la grossesse local peut vous aider. Si vous sentez de l'ambivalence ou de l'incertitude, envoyez-les nous. Nous offrons un lieu de rencontre sûr et confidentiel et prenons le temps d'écouter.

Nous sommes tous d'accord pour dire qu'aucune femme ne devrait jamais subir un avortement qu'elle ne souhaite pas.

Le choix n'est pas synonyme d'avortement. Le choix est synonyme d'options. Tout comme le choix de ne pas subir un avortement non désiré est un droit de la femme, faisons également de la place pour l'espoir que la pilule abortive de sauvetage peut apporter aux femmes qui regrettent leur décision d'entamer le processus d'avortement.

~ Laura Lewis est la directrice exécutive de Assistance Grossesse Canada.

Une solution de compassion.

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