Octobre 2022
Les centres de soins de grossesse au Canada : Une réfutation nécessaire
Introductions
Assistance Grossesse Canada est une association nationale apolitique, à but non lucratif, basée sur la foi et les meilleures pratiques, qui regroupe plus de 80 centres de soins de grossesse affiliés, parfois appelés centres de grossesse en situation de crise (CPC). La plupart des centres de soins aux femmes enceintes, mais pas tous, sont affiliés à Assistance Grossesse Canada. Nos centres affiliés offrent un environnement sûr permettant à une femme de prendre une décision sur sa grossesse en toute connaissance de cause, sur la base de données probantes, en accord avec son système de croyances et sans pression extérieure. Rencontrez notre équipe.
Pourquoi une réfutation ?
Normalement, nous n'avons aucun intérêt à répondre à des récits erronés émanant de groupes partisans. Toutefois, en raison de l'importance de l'Institut de recherche en politiques publiques, nous nous sentons obligés de répondre respectueusement aux allégations choquantes contenues dans le document suivant L'avortement au Canada est légal pour tous mais inaccessible pour trop de gens.
Les auteurs font partie d'une organisation appelée missINFORMEDune organisation nationale à but non lucratif dont l'objectif est de dispenser une éducation à la santé et de promouvoir un plaidoyer éclairé par le biais d'enseignements fondés sur des données probantes"[i].
Notre réfutation ne concerne pas les opinions exprimées par les auteurs sur l'avortement, la loi sur l'avortement et les restrictions à l'avortement au Canada, qui constituent l'idée maîtresse de leur article. Nous abordons les accusations spécifiques aux centres de grossesse en situation de crise. Nous reprendrons mot pour mot chacune des huit allégations frauduleuses et y répondrons.
Les allégations mal informées
- Les centres de grossesse non réglementés (CPC) viennent aggraver le problème de l'accès inéquitable à l'avortement[ii].[ii]
Les centres de soins pour femmes enceintes sont dirigés par un conseil d'administration et fonctionnent conformément à leurs statuts, à leur règlement intérieur et à leur objectif déclaré. Les centres se conforment à toutes les réglementations provinciales et à celles de l'Agence du revenu du Canada. Ils doivent notamment se conformer aux exigences légales et réglementaires relatives à la gestion financière, à l'emploi et à la divulgation d'informations. Nos centres affiliés qui fournissent des services médicaux emploient des professionnels de la santé qui travaillent dans le cadre de leur champ d'activité et conformément aux organismes de réglementation provinciaux. Nos centres affiliés suivent des lignes directrices strictes en matière de bonnes pratiques, notamment le respect des principes d'affiliation publiés, l'éthique du conseil, la gestion financière et l'accréditation du directeur du centre. Si un centre est jugé non conforme, c'est-à-dire qu'il ne veut pas ou ne peut pas respecter nos normes d'affiliation, il sera retiré de la liste des centres affiliés.
- Les CPC sont des loups anti-choix déguisés en agneaux. Ils sont présentés comme une ressource permettant aux personnes ayant des grossesses non planifiées de bénéficier d'un soutien et de conseils.
Hormis l'accusation des "loups", c'est la seule affirmation exacte de l'article. Oui, nous offrons un soutien aux personnes ayant une grossesse inattendue. Plus précisément, nous fournissons des informations sur toutes les options en matière de grossesse : parentalité, adoption et avortement. En outre, en fonction des services uniques d'un centre, nous proposons également des cours prénataux, des cours de parentalité, une aide financière, un soutien matériel (vêtements de maternité, vêtements pour bébé, lait maternisé, couches, mobilier) et des soins après l'avortement (par exemple, des soins individuels, des groupes d'entraide et des retraites).
- Cependant, ils trompent leurs clientes en leur donnant des informations erronées sur l'avortement ou d'autres options, ce qui peut retarder ou entraver leur capacité à accéder aux soins dont elles ont besoin.
Les centres de soins pour femmes enceintes ne retardent ni n'entravent l'accès aux soins des clients. Le soutien des centres est volontaire, fondé sur l'autorisation et gratuit. Depuis près de 25 ans, nos affiliés ont aidé des centaines de milliers de femmes en leur apportant une assistance sur place et en les orientant vers des services communautaires. Nos affiliés fournissent des informations précises sur toutes les options possibles à tous les stades de la grossesse.
Pour alléguer la "désinformation", les auteurs comparent de manière inappropriée les centres de grossesse d'urgence canadiens à divers centres américains dans un rapport américain : "En dehors de la validité de ce rapport, les centres canadiens ne sont pas des centres américains. Nous fondons nos informations sur la littérature scientifique et sur l'expertise des professionnels de la santé et du conseil au Canada.
Notre livret client Guide des options de grossesse a été examiné par 80 praticiens spécialisés.
Pourquoi tant de correcteurs ?
D'abord et avant tout, par souci d'exactitude pour nos clients.
Deuxièmement, pour garantir l'intégrité de nos informations, qui sont souvent contestées par des organisations idéologiquement opposées aux centres de grossesse d'urgence. Ainsi, comme l'indique notre Guide des options de grossesse,
Dans un souci d'exactitude et de responsabilité, le Guide des options de grossesse a été revu par 80 praticiens spécialisés au Canada, dont des infirmières périnatales, des médecins de famille, des gynécologues-obstétriciens, des éthiciens médicaux, des psychiatres, des psychologues et des travailleurs sociaux.
- Les CPC sont beaucoup plus nombreux que les prestataires de soins en matière d'avortement au Canada.
Ce n'est pas un point important, mais c'est tout de même inexact. Au Canada, il existe plus de 150 centres d'avortement et environ 125 centres de grossesse d'urgence[iv].
- Pourquoi nous, membres d'une organisation à but non lucratif pro-choix axée sur l'éducation fondée sur des données probantes, sommes-nous en concurrence avec des groupes anti-choix tels que les CPC pour l'obtention de financements?
Les groupes pro-choix ne sont pas en concurrence avec les CPC pour l'obtention de fonds publics. Les centres de soins prénatals dépendent des dons de particuliers, de familles, d'entreprises, d'églises et de fondations privées[v].
- Nous avons entendu des promesses qui ont été incluses dans le programme libéral de 2021 pour empêcher les groupes anti-choix et les CPC d'obtenir le statut d'organisme de bienfaisance, mais nous n'avons pas encore vu ces promesses se concrétiser.
La promesse du programme libéral est la suivante : "Un gouvernement libéral réélu s'engage à Ne plus accorder le statut d'organisme de bienfaisance aux organisations anti-avortement (par exemple, les Crisis Pregnancy Centres) qui donnent des conseils malhonnêtes aux femmes sur leurs droits et sur les options qui s'offrent à elles à tous les stades de la grossesse. "[vi]
Nous sommes d'accord. Tous les centres de grossesse en situation de crise - et/ou les organisations prochoix et les agences prolife - qui fournissent sciemment des informations malhonnêtes ne devraient pas conserver leur statut d'organisme de bienfaisance de l'ARC. Sauf votre respect, nous avons déjà communiqué notre position aux membres du Parlement chargés de l'enquête sur la révocation.
- L'une des recommandations est de ne pas limiter les personnes qui peuvent obtenir le statut d'organisme "caritatif", mais plutôt de restreindre les types d'organismes caritatifs qui peuvent recevoir des dons et bénéficier d'exonérations fiscales dans une perspective fondée sur les valeurs.
Nous ne pourrions être plus en désaccord. Toutes les organisations caritatives opèrent dans une perspective fondée sur des valeurs. Qu'elles soient laïques ou sacrées, les valeurs font partie intégrante des pratiques éthiques et du service aux autres et sont universellement reconnues.
- Les groupes religieux axés sur des questions caritatives pourraient toujours recevoir un financement, mais ceux qui imposent des croyances religieuses à d'autres ne le pourraient pas.
Les centres de grossesse confessionnels n'imposent pas de religion ou de croyances sectaires. Les organismes de bienfaisance enregistrés ne peuvent pas légalement - et ne doivent pas éthiquement - imposer à leurs clients des croyances organisationnelles ou personnelles, qu'elles soient religieuses, non religieuses, idéologiques ou politiques[vii].
Conclusion
Les auteurs mal informés réitèrent un scénario éculé. Ils tombent dans le piège du biais de confirmation. Ils font des affirmations irrespectueuses et non fondées.
Pour qu'une femme ait vraiment le choix concernant sa grossesse inattendue, elle doit pouvoir choisir parmi des options authentiques - y compris la possibilité de poursuivre sa grossesse, de recevoir un soutien et de ne pas se sentir obligée de subir un avortement non désiré. Nous sommes convaincus que les lecteurs de l'IRPP comprendront la validité et la valeur sociétale des centres de soins aux femmes enceintes qui soutiennent les femmes, les hommes et les familles vulnérables chaque jour à travers le Canada.
Au nom de Assistance Grossesse Canada,
Brian Norton, membre du conseil d'administration
Dr. Laura Lewis, Directeur exécutif
Pour plus de détails sur notre impact caritatif, voir Foire aux questions et clarifications.
Pour en savoir plus sur Assistance Grossesse Canada, veuillez visiter notre site Web à pregnancycarecanada.ca et vous inscrire à notre bulletin électronique.
Brian Norton est titulaire d'une maîtrise en pastorale, d'une mineure en éducation à l'environnement et d'une accréditation de travailleur social en cours d'emploi. Pendant 8 ans, Brian a été assistant social pour la protection de l'enfance et pour les familles ayant des enfants ayant des besoins spéciaux. Pendant 30 ans, Brian a été le fondateur et le directeur d'une organisation caritative offrant des services de conseil en matière d'agression sexuelle, un refuge résidentiel pour les femmes victimes d'abus et deux centres de grossesse. Cette organisation caritative a organisé des formations dans 15 pays afin de venir en aide aux femmes violentées et aux grossesses non désirées. Brian siège au conseil d'administration de Assistance Grossesse Canada et travaille également dans une banque alimentaire et un refuge saisonnier pour les sans-abri.
Laura Lewis, après avoir travaillé pendant 22 ans comme médecin de famille, a constaté le besoin d'éducation, de soutien et d'options pratiques pour les femmes et les hommes confrontés à une grossesse inattendue. Elle a participé à la fondation d'une cuisine locale, d'un centre local un centre d'aide à la grossesse et, depuis six ans, elle est directrice exécutive de Assistance Grossesse Canada. Elle a dirigé des séminaires sur le deuil après avortement au Japon et a aidé des femmes maltraitées et victimes de la traite des êtres humains dans le cadre de programmes de restauration au Cambodge. Le Dr Lewis est titulaire d'un baccalauréat spécialisé de l'université Queen's, d'un diplôme de médecine de l'université de Western Ontario et d'un certificat de médecine familiale de l'université McMaster.
Notes de fin d'ouvrage
[i] Site web : missINFORMED. Consulté le 4 octobre 2022.
[ii] Les mots en italique sont mis en évidence par nous.
[L 'utilisation du sophisme ad hominem de la "culpabilité par association" (c'est-à-dire ici, avoir des services similaires) est un manque d'érudition. Par exemple, qu'en est-il des "rapports" sur la mauvaise conduite des cliniques d'avortement aux États-Unis ? Si l'on suit un raisonnement mal informé, on peut en déduire que des violations similaires se produisent dans les cliniques d'avortement canadiennes. Il s'agit bien entendu d'un saut imprudent. (Violations signalées dans les cliniques d'avortement américaines : prestataires d'avortement non agréés ; instruments chirurgicaux non stérilisés ; médicaments périmés ; pratiques d'injection non hygiéniques ; absence d'évaluation pré-anesthésique ; absence de soins de suivi ; hospitalisations d'urgence de femmes blessées par négligence ; registres des patientes mal classés et/ou découverts hors site ; fraude financière ; absence de déclaration de soupçons raisonnables de viols/abus sur mineurs ; agressions sexuelles de patientes par le personnel ; élimination inappropriée de restes fœtaux). Un certain nombre de ces cliniques ont renoncé à leur licence. Certains membres du personnel des cliniques d'avortement ont été emprisonnés. Sources : Americans United for Life, Unsafe : Americans United for Life, Unsafe, un rapport d'enquête portant sur 50 États et concernant 300 établissements pratiquant l'avortement qui ont été cités pour plus de 2 400 manquements à la santé et à la sécurité entre 2008 et 2020, 2021 ; et "Abortion Industry Negligence Nationwide : Highlighting the Most Egregious Offenses", document de synthèse, Charlotte Lozier Institute, 2016 ; et Live Action, Aiding Abusers : Planned Parenthood's Cover-Up of Child Sex Abuse, mai 2018.
[Le chiffre d'environ 125 centres de soins de grossesse comprend 15 bureaux de Birthright qui, selon Birthright, ne sont pas des CPC. Les auteurs ont fait référence à un chiffre erroné concernant les centres de soins de grossesse, fourni par un groupe prochoix qui a compté deux fois plusieurs CPC, a surestimé d'un tiers le nombre de bureaux Birthright existants et a ajouté par erreur certains groupes d'éducation pro-vie. Le chiffre de plus de 150 pour les établissements pratiquant l'avortement comprend les cliniques d'avortement, les hôpitaux pratiquant l'avortement et les CLSC (centres locaux de services communautaires) du Québec. Ce chiffre n'inclut pas les médecins de famille et certaines cliniques de soins primaires qui prescrivent des avortements médicamenteux. Sources : Chiffres tirés de Abortion Rights Coalition of Canada, Birthright International, Alliance Ressources Grossesse et Assistance Grossesse Canada.
[v] Exceptions mineures éventuelles sans rapport avec le fonctionnement général : Certains centres participent au programme Emplois d'été Canada. Ce programme fédéral a pour but d'aider les jeunes à acquérir une expérience professionnelle rémunérée avant de reprendre leurs études à l'automne. Les fonds ne sont pas destinés à une entreprise ou à une organisation caritative participante en tant que telle, mais sont versés à l'étudiant par l'intermédiaire de l' organisation. En outre, quelques centres peuvent avoir reçu une subvention dans le passé pour un projet unique de prise en charge d'un client.
[vi] Programme du parti libéral : " En avant pour tous ". Septembre 2021, p 4.
[vii] Voir : "Dialogue sur les politiques publiques et activités de développement des organismes de bienfaisance". Agence du revenu du Canada. Directive, référence CG-027, 27 novembre 2020.