Communiqué de presse : 30 octobre 2024
Les fausses étiquettes et les caractérisations erronées n'aident pas les femmes : Réponse au gouvernement du Canada
Le gouvernement libéral a annoncé le mardi 29 octobre 2024 des modifications législatives proposées "pour exiger plus de transparence" de la part des organismes de bienfaisance qui fournissent des services de soins aux femmes enceintes[1].
"Plus précisément, les organismes de bienfaisance enregistrés dont l'objectif ou l'une des activités principales est de fournir des services de soutien et de santé en matière de grossesse et de procréation, y compris des conseils sur les options en matière de grossesse, seraient tenus d'indiquer explicitement s'ils ne fournissent pas d'avortements, de moyens de contraception ou de services d'orientation vers ces services. Les organisations qui ne font pas preuve de la transparence requise risquent de perdre leur statut d'organisme de bienfaisance"[2] (C'est nous qui soulignons).
Nous demandons respectueusement au Premier ministre Trudeau et aux ministres Freeland et Ien de cesser d'utiliser de fausses étiquettes et de dénaturer le bon travail effectué quotidiennement à travers le Canada dans les centres de soins de grossesse locaux et en ligne. Leurs propos entravent l'accès, la liberté et le choix des femmes qu'ils prétendent protéger. Les femmes canadiennes méritent mieux, et les Canadiens attendent davantage de leurs dirigeants que de voir les organismes de bienfaisance utilisés comme une arme politique préélectorale.
Bien que nous ayons des divergences idéologiques, Assistance Grossesse Canada (PCC) reconnaît l'importance d'une information médicalement exacte et de la transparence des services.
Assistance Grossesse Canada est une affiliation nationale, fondée sur les meilleures pratiques et sur la foi, de 80 centres locaux de soins de grossesse et de soutien en ligne. De notre point de vue, le gouvernement fabrique une question qui n'existe pas afin de diviser et d'induire les Canadiens en erreur. Les exigences de divulgation décrites dans le document d'information "Protéger la liberté de reproduction en empêchant l'abus du statut d'organisme de bienfaisance"[3] font déjà partie des meilleures pratiques que nous recommandons, et ce depuis des années.
Tous les centres affiliés à la PCC acceptent chaque année notre engagement en matière de soins et de compétence. Les centres affiliés à la PCC offrent un environnement sûr permettant à une femme de prendre une décision sur sa grossesse en toute connaissance de cause, sur la base de données probantes et sans pression extérieure. Les centres respectent le droit de la femme à prendre sa propre décision et lui fournissent des informations médicales précises sur les trois options : avortement, adoption et parentalité.
Avant de recevoir des services dans un centre affilié à la PCC ( un centre d'aide à la grossesse), chaque cliente lit un formulaire de limitation des services, qui indique clairement que le centre ne fournit pas ou n'aide pas à organiser des avortements. En outre, chaque centre affilié à la PCC doit publier sur son site web une clause de non-responsabilité indiquant que le centre n'organise pas d'avortements ou n'aide pas à en organiser.
Si une cliente choisit de se faire avorter, un centre affilié à la PCC ne l'induira pas en erreur et ne fera pas obstacle à sa décision. Si une cliente demande de l'aide pour obtenir un avortement, il lui est conseillé de consulter le professionnel approprié. Elle est également encouragée à revenir pour bénéficier d'un soutien après l'avortement si elle le souhaite.
Les clients sont orientés vers leur médecin traitant si leurs besoins sortent du cadre des soins dispensés par le centre. Cela inclut les demandes de médicaments ou de contrôle des naissances.
Dans un souci d'exactitude et de responsabilité, le Guide des options de grossesse de Assistance Grossesse Canada, principale ressource pour les discussions sur les options de grossesse avec les clientes, a été revu par 80 praticiens spécialisés au Canada, notamment des infirmières périnatales, des médecins de famille, des gynécologues-obstétriciens, des éthiciens médicaux, des psychiatres, des psychologues et des travailleurs sociaux.
Qui est aidé dans les centres de soins de grossesse ? En 2023,
- 48 855 femmes et hommes de diverses confessions et religions ont bénéficié de l'aide des centres de soins de grossesse affiliés à la PCC.
- 7 980 clients ont reçu des fournitures matérielles, telles que des couches, du lait maternisé et des vêtements.
- 1 484 clients ont bénéficié d'un soutien dans le cadre de programmes d'éducation parentale.
- 418 femmes ont demandé et reçu un soutien après leur avortement.
Tous ces services ont été demandés volontairement et fournis gratuitement.
Quelles que soient les opinions idéologiques de chacun, les centres locaux de soins aux femmes enceintes ne doivent pas être négligés pour leur valeur caritative et le soutien qu'ils apportent à des milliers de personnes chaque année.
Pour qu'une femme puisse réellement bénéficier de la liberté et du choix en matière de procréation en cas de grossesse imprévue, elle doit pouvoir choisir parmi des options authentiques, y compris la possibilité de poursuivre sa grossesse, de bénéficier d'un soutien et de ne pas se sentir obligée d'avorter sans le vouloir.
Au nom de Assistance Grossesse Canada,
Laura Lewis MD, CCFP
Directeur exécutif
Depuis 2016, le Dr Lewis est la directrice générale de Assistance Grossesse Canada. Après avoir travaillé comme médecin de famille pendant 22 ans, elle a constaté le besoin d'éducation, de soutien et d'options pratiques pour les femmes et les hommes confrontés à des grossesses inattendues. Le Dr Lewis est titulaire d'un baccalauréat spécialisé de l'Université Queen's, d'un diplôme de médecine de l'Université de Western Ontario et d'un certificat de médecine familiale de l'Université McMaster.
[1] Cette action a été introduite au Parlement par l'honorable Chrystia Freeland, vice-première ministre et ministre des Finances, et l'honorable Marci Ien, ministre des Femmes et de l'Égalité des genres et de la Jeunesse.
[2] Protéger la liberté de reproduction en empêchant l'abus du statut d'organisme de bienfaisance, Canada.ca, https://www.canada.ca/en/department-finance/news/2024/10/protecting-reproductive-freedom-by-preventing-abuse-of-charitable-status.html
